Bahar Kimyongür est un militant belge originaire de la
région turque d’Antioche, à la frontière syrienne. Il est membre du
« Comité pour la liberté d’expression et d’association » (CLEA) et
d’Attac-Bruxelles.
Bahar Kimyongür a de nouveau été arrêté. Cela s'est
produit le 21 novembre à l'aéroport de Milan lorsqu’il était en route vers une
conférence internationale sur la Syrie. C'est la troisième fois qu'il est
arrêté en raison d'un mandat d'arrêt émis par la Turquie qui l'accuse de
terrorisme. Après avoir passé les premiers jours en prison, la justice
italienne a ordonné mardi son assignation à résidence. Il devra rester en
Italie le temps que la Cour d'appel de Bergame se prononce sur la demande
d'extradition turque.
C’est la troisième fois que Bahar Kimyongur est victime
du même mandat d’arrêt, délivré fin des années 90 par Ankara. Le Belge avait
ainsi été arrêté une première fois aux Pays-Bas avec la complicité des
autorités belges. Les autorités Turques l’accusaient entre autre d'être le
leader du DHKP-C, un mouvement que les États-Unis et l'Union européenne
étiquètent comme une organisation «terroriste».
Après avoir passé deux mois en prison la justice
Néerlandais l’avait finalement innocenté sur toute la
ligne et statué que les accusations émises par la cour de justice de
sécurité Turque étaient sans fondement, insultantes et inconstitutionnelles.
En Belgique deux tribunaux ont émis le même avis par deux
fois. Une première fois la Cour d'Appel d'Anvers en février 2008, puis la Cour
d'Appel de Bruxelles dans un jugement définitif en décembre 2009.
En outre, il aurait menacé et attaqué le ministre Turc
des Affaires Etrangères lors d’une visite de ce dernier en Belgique. Il s’agit
d’accusations absurdes et fausses sur un incident qui s'est produit le 28
novembre 2000 au Parlement européen quand Kimyongür interrompe le ministre Turc
parce qu'il nie le génocide arménien de 1915. Il avait alors aussi distribué
des tracts pour un appel à la solidarité avec des prisonniers politiques Turcs
qui faisaient une grève de la faim. Le tribunal Néerlandais avait statué qu’il
ne s’agissait pas d’une "protestation illégale".
Cependant la Turquie continue à essayer de le faire
arrêter. Le «nouveau» mandat d’arrêt international promulgué le 27 mai 2013 est
une copie conforme du premier mandat d'arrêt d’avril 2006. Suite à ce nouveau
mandat en juin dernier en arrivant à Madrid il avait été arrêté et ensuite
libéré sous caution de 10.000 euro. Un juge de l’Audience nationale espagnol doit
statuer prochainement sur la validité de ce mandat d’arrêt turc. Et maintenant
l’Italie en fait de même.
Les tentatives visant à son extradition sont clairement
d’inspiration politique. Bahar Kimyongür exaspère les autorités turques car il
n'a pas cessé de se plaindre des abus Turcs comme l’emprisonnement de
syndicalistes, de militants politiques et de journalistes. Au cours des
dernières années Kimyongür ne ménage aucun effort pour attirer l’attention sur
le rôle de la Turquie comme fauteur de guerre dans le conflit Syrien.
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